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 20 ans de recherche sur la conduite des génisses BIO 

La ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou se consacre depuis sa création au développement de l’agriculture biologique et de l’agriculture dite durable par l’évolution d’un système de polyculture/élevage bovins viande prototype cohérent, viable et transposable. Cette démarche évolutive s’appuie sur l’articulation d’essais analytiques sur les leviers de l’autonomie alimentaire en élevages de ruminant et  la production de viande bovine biologique qui sont ensuite mis en place dans le système.  

Une ferme expérimentale, comment ça fonctionne ? 

Le site a été mis en place à l’automne 1998 sur une initiative de la chambre d’agriculture de Maine-et-Loire cherchant à fédérer un large partenariat sur des questions liées au développement de l’agriculture biologique. Ce sont aujourd’hui les représentants de douze organismes (1) qui se retrouvent au conseil d’administration de la ferme. L’objectif est de disposer des moyens suffisants pour mener à bien des travaux de recherche appliquée fiables et rigoureux, nécessitant de nombreuses mesures, permettant aux agriculteurs de bénéficier de références solides pour objectiver leur choix. Une attention particulière est aussi portée à conserver un outil transposable dans sa dimension et ses orientations techniques. 

A Thorigné, l’autonomie alimentaire comme colonne vertébrale… 

Sur la ferme, les sols ont un potentiel modeste. Ils sont adaptés à la production fourragère et tout particulièrement représentatifs des situations à alternance hydrique marquée (séchant l’été, hydromorphe l’hiver), fréquentes dans les exploitations de polyculture élevage de la région. Depuis sa création, un axe privilégié de recherche consiste à développer l’autonomie et la sécurité alimentaire des élevages de ruminants. L’autonomie alimentaire complète (MS, UF, PDI) est un objectif prioritaire sur la ferme. Elle s’appuie sur : 1) une stratégie globale cohérente sur le système bovin viande bas carbone : limiter l’improductivité du troupeau, maintenir un chargement adapté au potentiel des sols 2) des recherches qui visent à allonger les périodes de pâturage (pâturage hivernal, foin sur pied et bale-grazing) de manière à limiter l’empreinte environnementale  3)  le test et la mise en place de mélanges fourragers productifs et robustes dans un assolement diversifié répondant aux contraintes d’évolutions climatiques: des prairies à flore variée, des associations céréales/protéagineux récoltées en ensilage et/ou grains,  des protéagineux et des itinéraires techniques innovants comme l’implantation de prairies sous couvert pour s’adapter  au changement climatique. 

Plus globalement sur le système, l’équilibre polyculture/élevage permet d’accorder une large place à la prairie dans des rotations de  longues durées qui permettent d’obtenir des rendements honorables sur la trentaine d’hectares de grandes cultures malgré un potentiel agronomique modeste. 

…avec une exigence de valorisation du produit viande 

L’objectif de l’élevage est avant tout produire de la viande bovine biologique  « finie »  correspondant aux attentes de la filière et  in fine du consommateur. Les travaux de recherche sur la production de viande bovine vont dans ce sens avec des problématiques attraits à la valorisation des mâles et à la finition des bovins dans l’optique de mettre en place des itinéraires techniques bas carbone. Cet objectif s’appuie sur deux principaux axes : tout d’abord une stratégie de conduite d’élevage rigoureuse avec une double période de vêlages stricte sur septembre/octobre et Mars/avril combinée à un taux de renouvellement élevé qui permet de : maîtriser les IVV ; limiter les risques sanitaires ; conduire  un premier vêlage à 24 mois; obtenir une régularité des sorties; réformer des vaches jeunes à potentiel d’engraissement plus élevé.  Puis le test et la mise en place de conduites alimentaires adaptées : optimisation du pâturage, rations hivernales à base de fourrages diversifiées et équilibrés, des travaux sur la phase de finition en lien avec des problématiques d’efficience alimentaire, de qualité de carcasse et de qualité organoleptique de la viande. 

La conférence du mardi 28 novembre était l’occasion de vous présenter plusieurs résultats de travaux de recherche autour de la conduite des génisses : bilan de 20 ans de conduite pour un premier vêlage à 30 mois – premiers résultats autours de la pratique du vêlage à 2 ans. 

La vidéo 👉 https://youtu.be/-Hxdt4JffnQ?list=PLrvqGgNuyWIh1OfO9YDRjtQt5HpTPPqSo

Julien Fortin