Le béton rainuré de DLN est adapté aux bâtiments d’élevage
C’est un outil et un procédé. Freddy Lièvre a mis au point une nouvelle façon de créer du béton rainuré, particulièrement adapté aux nouveaux bâtiments agricoles. Pour différents types d’élevages.
L’entreprise Dallage Liévre Nibor (DLN) est sise à L’Ile-d’Elle, en Sud-Vendée, mais elle assure des chantiers dans tout le grand ouest de la France : Caen, Brest, Bressuire… « Même en Région parisienne. » Freddy Liévre, responsable de l’entreprise, est un ancien maçon de 62 ans qui s’est reconverti en 2019, en rachetant l’entreprise de dallage Nibor, créée par M. Robin. Aujourd’hui, avec une salariée (à temps partiel) et Freddy Liévre, DLN a un chiffre d’affaires de près d’1,5 million d’euros.
« La société faisait déjà des chantiers de dallage béton pour les grandes surfaces commerciales ou les entreprises industrielles. » En reprenant la société, Freddy Liévre -qui travaillait déjà pour le secteur agricole – propose ses services pour la réalisation des sols des bâtiments agricoles, que ce soit en béton miroir ou en béton rainuré… Si le premier type de béton est surtout employé pour les bâtiments de stockage (grains, céréales…), on rencontre le second type dans les élevages. « Pour ces bâtiments, comme les stabulations, on réalise un sol avec des rainures pour éviter que les animaux ne glissent pas, explique l’entrepreneur. En procédant en deux temps… D’abord on coule la dalle béton. Après quelques mois, on revient pour créer les rainures dans le sol. »
Freddy Liévre s’est demandé s’il n’y aurait pas moyen de simplifier l’opération en n’intervenant qu’une seule fois. Il innove alors en montant un système qui permet d’effectuer les rainures au sol au moment du coulage du béton « soit à la goulotte soir au laser ». Cette idée est d’ailleurs récompensée d’un prix de l’innovation (concours Agreen proto), lors du salon Tech Élevage 2022.
Le râteau à tubes
Le chef d’entreprise met au point un outil insolite, sorte de grand râteau doté de tubes inox que l’on passe juste après avoir coulé la dalle dans le bâtiment, au stade précis où le béton n’est pas encore sec mais plus tout à fait liquide. Large de 90 à 120 cm, cette « taloche mécanique » est doublée d’une règle vibrante qui nivelle le béton. Elle nécessite deux personnes travaillant côte à côte, en parfaite synchronicité (voir photo).
« Aujourd’hui, l’outil fait 1 m de long. Mais un nouveau modèle, deux fois plus long, est en cours d’expérimentation », confie l’ancien maçon qui a déjà réalisé trois chantiers de ce type et qui en quelques-uns en prévision. « Je cherche à développer ma technique vers de nouveaux clients », souligne-t-il. Car selon le type d’élevage – bovin, caprin, ovin ou même porcin —, les rainures peuvent avoir des intervalles différents. « Pour une chèvrerie, par exemple la largeur des rainures va aussi varier. » Les sabots des chèvres étant plus petits que ceux des vaches, cela se comprend aisément.
Le chef d’entreprise veut développer son procédé, en le faisant connaître auprès du monde agricole et des maîtres d’œuvre qui sont sollicités par les agriculteurs, lors de ces chantiers. Il n’exclut pas non plus, à l’avenir, le dépôt d’un brevet pour garantir la propriété de son procédé.
Yvelise Richard