Une opportunitésupplémentaire pour parler de l’eau
Éric Porcher, président de la commission Eau de la FDSEA 85, revient sur la continuité de la thématique Eau au salon Tech Élevage.
Dans un contexte 2024 particulier, êtes-vous satisfaits de la continuité de la thématique de l’eau à Tech Élevage?
Éric Porcher : C’est une opportunité supplémentaire pour parler et évoquer les questions autour de la gestion quantitative et qualitative de l’eau. Les années sont très différentes. 2024 nous rap- pelle à nouveau que nous de- vons sans cesse nous adapter et que cela va s’accentuer avec le dérèglement climatique. Malheureusement les règles ne sont pas aussi réactives que le monde agricole. Nous sommes attachés à ce que par exemple les possibilités de prélever pour stock- er dépendant de l’état des milieux et non de dates ou de volumes figés mensuellement. Avec le dérèglement climatique, il faudra une gestion intelligente. Cette année, les récoltes, les implantations ont été très compliquées sur l’ensemble du département sans oublier les trop nombreuses submersions subies par nos collègues.
On parle beaucoup de manque d’eau mais cette année ce sont les excès qui se soucient. Comment aider les éleveurs?
L’élevage est très impacté cette année, des récoltes de céréales en berne. Du foin de qualité très moyenne et des ensilages très compliqués. On s’amène vers deux années noires consécutives. Dans ces situations la solidarité est importante. L’eau en excès est un problème cette année, cependant qu’en sera-t-il l’an prochain ? Nous serons peut-être confrontés à une sécheresse sans avoir pu stocker de l’eau cet hiver… L’irrigation reste la première des assurances récolte si on laisse les agriculteurs investir. Les excès d’eau présentent par ailleurs de vraies questions pour l’autonomie fourragère de nos troupeaux de marais.
Quels sont les temps forts autour de l’eau pour cette édition ?
Comme l’an passé, des exposants viennent spécifiquement sur le thème de l’eau. La disposition est un peu différente mais nous espérons que chacun pourra y trouver son compte. L’élevage est partie intégrante de la gestion de l’eau. C’est essentiel pour la protection de la qualité et aussi par les possibilités offertes par l’irrigation pour gagner en autonomie. Des conférences spécifiques sur la gestion de l’eau, en culture ou en élevage, sont organisées.
Quelles sont les perspectives sur la gestion de l’eau ?
Cela reste un travail quotidien pour les responsables professionnels. Sur la quantité et la qualité, le monde agricole est sans cesse interpellé. De nombreuses règles pèsent sur notre liberté d’entreprendre et font partie du ras-le-bol exprimées par les agriculteurs en début d’année. Nous sommes tous prêts à faire des efforts à condition d’avoir des retombées financières. En début d’année, le ministre de l’Agriculture est venu constater le système de gestion collective en Vendée avec des annonces d’investissement. Pourtant la même année nous sommes à nous battre collectivement pour conserver le droit d’irriguer dans de bonnes conditions sur le prix de l’eau et sur- tout nos références volumétriques ! Après 30 ans de travail et d’efforts collectifs, une décision de justice très préjudiciable remet tout en cause sur une grande partie du département ! Nous ne laisserons pas faire. Les irrigants et les responsables sont pleinement mobilisés pour prouver leur professionnalisme. Montrer les limites des études HMUC, garder nos volumes déjà revus à la baisse au fil des années, affirmer la nécessité du stockage, protéger les terres agricoles des submersions, de vrais projets de territoires sont à mettre en place. Le travail ne manque pas et les agriculteurs seront présents. Propos receuillis par Henri Majou